Le cas Moncourt
Moncourt le village familial des Déplanche, une mairie, une école, une église, une rue (les villages lorrains sont des "village rue"), ses mirabelliers, ses champs de blés et de luzerne, les noyers, les pommiers, les vaches du Didier , les lapins et les poules de la Renée, bref un petit village mosellan tranquille de 88 habitants (cliquer ici pour voir les statistiques).
Et pourtant Moncourt c'est 35,42% des voix à Marine Le Pen (cliquer ici pour voir les résultats).
D'accord l'histoire de Moncourt n'a pas été toujours facile : village francophone annexé par l'Allemagne en 1870. Ce qui donnait dans le parlé de ma grand-mère Berthe quelques germanisme du style : "Mais qu'est-ce que c'en est pour un ? " (traduction : "Qui c'est celui-là?") ou encore le fameux : "Entrez donc, ça vous f'ra une sortie" (même si je ne suis pas certain que cela soir un germanisme).
Et puis pendant la guerre de 14-18 mon grand-père Clément qui passe la frontière pour se battre aux côtés des français et qui ira jusqu'à Salonique et son frère qui se bat aux côtés des allemands (les malgré-nous). Les deux frères s'affrontent.
Le village à nouveau annexé en 1939 et complétement détruit par les allemands en 1944 avant le retour des habitants (le village voisin complétement détruit par les américains de peur que des allemands s'y trouvent encore). C'est mon grand-père, maire du village en 1944, qui s'occupe de la reconstruction.
Et puis fin des années 70 un taux anormalement élevé de jeunes suicidés dans ce village (en % par rapport à la population) au point que des psy se penchent sur la question.
De moins en moins d'agriculteurs dans les années 80 et des maisons rachetées par les voisins allemands comme lieu de villégiature ce qui n'a jamais été vu d'un très bon oeil par les moncourtois de souche.
J'ai tout de même malgré cette historique, un peu de mal à m'expliquer le choix des électeurs de Moncourt. Heureusement la tendance ne semble pas être la même dans les villages environnants où habitent des cousins tels que Ley, Xanrey ou Bezange la petite qui votent, certes bien à droite, mais pas extrême.
Seule satisfaction : la voix accordée à Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière. En effet je considère cette voix comme à la mémoire de ma tante Madeleine qui votait toujours Arlette Laguillier aux présidentielle, parce que c'était une femme.
Notre enquête ne fait que débuter. On va enquêter in situ au mois d'août quand on ira à la cueillette des mirabelles.
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